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GROGNARDS GRAND-LEEZIENS

 

 

 

 

Dans le but de vous intéresser encore davantage au passé de votre village, voici le récit d'un ouvrage intitulé : " Les Grognards Grand-Leeziens". Ce rapport sur les conscrits du village est dû à la perspicacité de J-M Defense. Chercheur érudit et obstiné, Jean-Marie, natif de Grand-Leez, à la bosse de chercheur. Avec une patience exemplaire, il dénice les archives, les compulse et les mémorise...C'est tout un art !

Introduction

Notre armée est aujourd'hui composée de volontaires et d'appelés. Il s'agit d'un des nombreux héritages de la révolution française. Sous l'ancien régime, les armées étaient formées essentiellement de mercenaires.

La loi sur la conscription appelée loi Jourdan-Delbrel du nom de ses auteurs, fut promulguée le 19 fructidor an VI ( 5 septembre 1798 ).

Dorénavant, toules jeunes gens âgés de 20 à 25 ans devaient se faire inscrire sur une liste auprès de leur administration locale. L'ordre des enrôlements était établi par tirage au sort. La durée du service militaire était fixée à 5 ans.

L'armée devait être composée uniquement de célibataires et d'hommes valides. La possibilité de se faire remplacer fut bien vite offerte au plus nantis évidemment.

Dans les pages qui suivent, nous allons essayer de deviner au travers des chiffres, comment nos vieilles familles traversèrent cette époque de grands bouleversements.

Le Registre des Conscrits

Les archives de l'Etat à Namur conservent dans le fonds "Communes-Ancien-Régime, Grand-Leez" sous le n° 1137, un registre contenant un censier du XVIe siècle. Ce cahier contient en même temps la liste des conscrits du village depuis l'an IX ( 23 septembre 1800 ) jusqu'en 1869.

Présentation:

Chaque page est divisée en colonnes contenant dans l'ordre :

1) Le nom de famille ;

2) Les prénoms ;

3) La date de naissance ;

4) La taille ( uniquement pour les levées de l'an XIII jusqu'en 1808 et pour l'an 1811 ;

5) La profession ;

6) Le lieu de naissance ;

7) La résidence et le sort ultérieur du conscrit ;

Cette dernière information est la plus précieuse car les renseignements sur l'affectation et la destinée des soldats n'auraient pû être recueillis qu'au prix de fastidieuses recherches dans les matricules régimentaires. Chaque matricule se compose de plusieurs registres contenant des milliers de noms.

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Analyse :

Limitant notre étude au temps de la conscription, sous la période française, nous avons examiné les listes depuis l'an IX jusqu'en 1814.

Il nous manque la liste des conscrits de l'an VII et de l'an VIII. Ce sont les années d'insurrection connue en Flandres sous le nom de " guerre des paysans". Mais la chasse aux déserteurs et réfractaires ainsi que l'assouplissement des règles de la conscription permettront l'enrôlement de 615 conscrits de la classe de l'an VII et de 187 de 'an VIII, uniquement pour le département de Sambre-et-Meuse.

Cent quatre-vingt jeunes gens résidant à Grand-Leez et Petit-Leez, y sont inscrits pour les années envisagées, soit une moyenne de 12 par an, avec un minimum de 7 pour l'an VIII et un maximum de 19, en 1812 et 1814.

Ce chiffre global doit être ventilé comme suit : 155 effectifs, 12 suppléants et 13 réservistes. Nous ne connaissons aucune indication sur le sort militaire de dix inscrits ( 2 effectifs, 1 suppléant, et 9 réservistes ).

Pour l'année 1801, le chiffre de la population grand-leezienne s'élevait à 873 personnes. Tenant ce chiffre pour constant au cours de la période examinée, nous pouvons dire qu'il y eut environ 6% d'enrôlés répartis sur quinze ans, soit moins d'un demi pourcent de la population par année.

Bonne et mauvaise fortunes du conscrit

Environ un tiers des garçons inscrits dans le registre pour la période envisagée ont été directement touchés par la conscription. Le pourcentage de victimes (60%) est particulièrement élevé par rapport aux chiffres publiés dans diverses études qui avancent le taux de 40% pour l'ensemble des conscrits.

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Les victimes

Le dénombrement des victimes des guerres napoléoniennes s'avère difficile à cause de la perte ou de la destruction de registres et des nombreuses lacunes dans la communication et l'inscription des décès.

R.Darquennes cite le chiffre de 10.000 morts pour le département de Jemappes et de 79.000 victimes pour l'ensemble des 9 départements " belges".

Du côté français, si on applique ce pourcentage aux 3,4 millions de mobilisés entre 1791 et 1813, celà fait plus de 1,2 millions de morts auxquels doivent s'ajouter les officiers, les marins, les disparus et les victimes des campagnes de France et de Belgique de 1814 et 1815. Au total, la mortalité minimum s'approche de 1,3 millions de soldats.

Plus de 30 jeunes de Grand-Leez payèrent de leur vie, les folles utopies de Napoléon.

Six extraits mortuaires seulement, nous sont parvenus et ont été transcrits dans les registres de l'état-civil. Celui de J.Bte CONARD, mort en Polone, celui de J.François DEFNET décédé à Metz, celui d'Antoine DELWICHE mort à l'hôpital de Moncalier près de Turin, celui de Dominique FRANCOIS mort à Metz également et celui de Jean Joseph STROOBANTS, mort à Calais. Enfin celui de Lambert CONARD vient de la prison de Vilvoorde où il avait été sans doute incarcéré comme réfractaire.

Les 28 autres doivent être rangés parmi les disparus, la mention "non rentré" a été portée dans la colonne "sort du conscrit". L'absence d'attestation de décès s'explique pour plusieurs raisons.

Les actes en provenance de Russie sont pratiquement inexistants et la mortalité en Espagne a aussi des imperfections. Au cours de la campagne d'Allemagne en 1813, trente mille soldats "au moins sont morts sans qu'il ait été possible de constater leur décès".

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Les actes de décès se sont parfois égarés. On cite le cas de N. LEBECQ, soldat au 12è de Ligne, mrt à Rochefort le 27 octobre 1808. L'acte le renseigne originaire de "Boulay". Il est donc expédié en Moselle, où il est inconnu. Après avoir erré pendant onze ans, il parvient finalement à Wanfercée-Baulet le 10 juillet 1819.

Aucun monument n'a été élevé sur la place du village pour rappeler la mémoire de ces braves.

Puissent ces quelques lignes témoigner de la grandeur du courage qui les anima, non pas tant la bravoure spectaculaire du sabreur que l'énergie pour tenir, année après année, malgré les marches épuisantes, l'absence de logement, les hôpitaux-pourissoirs qui tuèrent plus que les batailles, le froid intense qui gèle les sentinelles sur place, les pertes de Russie, l'horreur de la Guérilla espagnole.

 

Extrait d'une lettre d'un soldat engagé en Espagne(3/11/1810):

"De Ségovie à Madrid, nous vîmes sur la route neuf Français égorgé dont l'un avait les parties coupées et mises dans la bouche et l'autre avait les yeux arrachés de la tête, les cinq doigts de la main gauche coupés et tenait ses parties dans la main droite. Voilà comment ces brigands arrangent nos pauvres camarades quand ils peuvent les attraper. En revanche, quand on les attrape aussi, on les fusille et pend à un poteau quelconque jusqu'à ce qu'ils soient mangés des vers".

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"Ils payèrent l'impôt du sang":

 

Beuzet Guillaume, coutelier né à Grand-Leez le 2 janvier 1782, fils de Pierre et de Catherine LORENT, conscrit de l'an XI, engagé au 53è Régiment de Ligne : "non rentré".

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CHALLE Jean Joseph, journalier né à Grand-Leez le 16 avril 1787, fils de Jérôme et de Marie Joseph NIHOUL, conscrit de l'an 1807, engagé au 10è Régiment de Hussards : "non rentré".

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CHALLE Pierre Joseph Ghislain, journalier né à Grand-Leez le 12 août 1789, fils de Pierre et de Marie Catherine GODFROID, conscrit de l'an 1809, carabinier dans l'infanterie légère : "non rentré".

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CHARLES pierre Joseph, domestique né à Grand-Leez le 22 avril 1783, fils de Charles et de Elisabeth DELERSY, conscrit de l'an XII, engagé au 58è de Ligne : "non rentré".

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CHARLES Jean Servais, journalier né à Grand-Leez le 9 octobre 1789, fils de Jean Baptiste et de Marie Catherine DELCORPS, conscrit de l'an 1809, engagé au premier Régiment de Ligne : "non rentré".

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COLIGNON Jean Baptiste, coutelier né à Grand-Leez le 30 novembre 1794, fils de Jean LAMBERT et de Marie Joseph NOEL, conscrit de 1814, incorporé au 9è bataillon du train d'artillerie : "non rentré".

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CONARD Jean Baptiste, journalier né à Grand-Leez le 30 octobre 1787, fils de Lambert et de Marie Louise RENIER, conscrit de 1807, hussard au 10è Régiment Impérial, mort à Raude en Silésie (Pologne) le 17 novembre 1807. Son décès fut transcrit dans les registres de l'état-civil, le 1er juin 1808 seulement!

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CONARD Lambert Joseph, journalier né à Grand-Leez le 25 octobre 1792, fils de Lambert et de Marie Louise REGNIER, conscrit de 1812, décédé à la prison de Vilvoorde le 27 septembre 1812 : ( le registre des conscrits mentionne : "incorporé?? de cuirassiers-mort).

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DEBROUX Charles Joseph, tisserand né à Grand-Leez le 8 octobre 1790, fils de Charles et de Marie Joseph DEHAN, conscrit de 1810, fit partie du 17è Régiment de Dragons : "non rentré".

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DEFNET Jean François, journalier né à Grand-Leez le 2 janvier 1781, petit-fils de Jean Joseph et de Marie Joseph GAZIAUX, conscrit de l'an XI, soldat au 10è bataillon du train d'artillerie, décédé à Metz le 30 janvier 1808.

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DELCOR Pierre Joseph, journalier né à Grand-Leez le 16février 1787, fils de Amand et de Marie Antoinette ANDRE, conscrit de 1807, incorporé au 117è Régiment de Voltigeurs : "non rentré".

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DELWICHE Antoine, journalier né à Petit -Leez le 15 août 1780, fils de Michel et de Marie Jeanne PEPIN, conscrit de l'an IX, incorporé à la 53è demi-brigade, décédé à l'hospice civil-militaire de Montcalier le 18 vendémaire an XII (11.10.1803)

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DENIL Jean Joseph, journalier à Grand-Leez né le 23 avril 1785, fils de Amand Joseph et de Catherine ODY, conscrit de l'an XIV, Régiment inconnu : "non rentré".

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DENIL Amand Joseph, domestique né à Grand-Leez le 24 avril 1791, fils de Martin et de Catherine BARA, conscrit de 1811, au 2è bataillon du train de génie : "non rentré".

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DENIL Jean Joseph, journalier né à grand-Leez le 2 décembre 1793, fils de Bernard JOSEPH et de Marie Françoise GODEFROID, conscrit de 1813, incorporé au 147è Régiment de ligne : "non rentré".

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DESTREE Antoine Joseph, journalier né à Grand-Leez le 14 avril 1781, fils de Jacques GERARD et de Marie Françoise DELCORE, conscrit de l'an IX, enrôlé au 8è Régiment de Ligne : "non rentré".

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DEVAUX Guillaume Joseph, journalier né à Grand-Leez le 11 décembre 1790, fils de Thomas et de Elisabeth MONTFORT, conscrit de 1810, au ??è Régiment d'infanterie de Ligne : "non rentré".

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DUPONT Jean Baptiste, journalier né à Grand-Leez le 23 mai 1790, fils de Jean Baptiste et de Marie Joseph DEVAUX, conscrit de 1810, n'avait pas été appelé lors de la première levée, fit partie d'abord de la 78è Compagnie de la Garde Nationale et ensuite du 147è Régiment de Ligne : "non rentré".

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DUPONT Jean Albert Joseph, journalier né à Grand-Leez le 19 octobre 1792, fils de Joseph Etienne et de Marie Joseph DRICOT, conscrit de 1812 au 96è Régiment de Ligne : "non rentré".

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DUPONT Joseph, domestique né à Grand-Leez le 3 octobre 1791, fils de Hubert et de Anne ALEXANDRE, conscrit de 1811, Régiment non indiqué : "non rentré".

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FRANCOIS Dominique, journalier né à Grand-Leez le 5 décembre 1780, fils de Amand JOSEPH et de Marie Jeanne DELCORE, conscrit de l'an X, décédé à Brest le 27 pluviose an XII (17 février 1804). L'extrait mortuaire  signé par le maire et le secrétaire de la mairie de Brest le 2 vendôme, légalisé par le tribunal de 1ère instance le 3, a été transcrit dans les registres de l'état-civil de Grand-Leez le 19 du même mois.

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GATOT Lambert Ghislain, journalier né à Grand-Leez le 30 novembre 1786, fils de Jacques et de Catherine CONARD, conscrit de 1806, faisait partie du 1er Régimernt de tirailleurs de la Garde Impériale : "non rentré".

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HAMBENNE Jean Joseph, brasseur né à Grand-Leez le 11octobre 1790, fils de Henri et de Marie Marguerite DECRON, conscrit de 1810, faisait partie du 5ème Régiment de Dragons : "non rentré".

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HENRICOT Antoine Gislain Joseph, journalier né à Grand-Leez le 3 août 1790, fils de Jean Joseph et de Marie Catherine GENERET, conscrit de 1810, caporal au 85è Régiment de Ligne : "non rentré".

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MARCHAL Jean Joseph, journalier né à Grand-Leez le 3 novembre 1785, fils de Jean François et Françoise DANGOTTE, conscrit de1811, versé au 1er Régiment de Ligne : "non rentré".

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MARCHAL Lambert Ghislain, domestique né à Petit-Leez le 28 février 1791, fils de Jean François et Françoise DANGOTTE, conscrit de 1811, versé au 1er Régiment de Ligne : "non rentré".

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MARTIN François Joseph, tourneur né à Petit-Leez le 12 novembre 1784, fils de Jean François et de Jeanne MARCHAL, conscrit de l'an XIV, rejoignit le 108è Régiment d'infanterie de Ligne : "non rentré".

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MASSON Jean Baptiste, journalier né à Grand-Leez le 8 juillet 1793, fils de Joseph et de Jeanne Joseph DELFOSSE, conscrit de 1913, d'abord placé "au dépôt" comme "substitué", c'est à dire qu'il avait changé de numéro, fut quand même appelé et servi au 9è Régiment d'infanterie légère : "non rentré".

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QUINART Jean François, domestique né à Petit-Leez, le 23 octobre 1792, fils de Antoine et Marie GODEFROID, conscrit de 1812, passa au 78è de la Garde Nationale au 147è Régiment de Ligne : "non rentré"

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VIRLEE Amand Joseph, journalier né à Grand-Leez le 19 février 1781, fils de Guibert et de Marie Joseph LORGE, conscrit de l'an X, Régiment non renseigné : "non rentré".

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