"LA BOULANGERIE ADELIN"

 

Cette photo fut prise à l'intérieur de la boulangerie que les époux Calonne-Baquet exploitaient au n° 48 de la rue Vilcran. Elle fut réalisée, pendant la guerre40-45, pour être envoyée au boulanger Adelin Calonne qui était détenu comme prisonnier de guerre au stalag I.A, à Stablac qui se trouve bien au-delà de Dantzig.

Son épouse Maria se retrouva seule au fournil, souvent dans des conditions péibles, elle continua à entretenir la flamme des fours à pains. il fallait vivre et travailler pour nourrir ses trois filles : Georgette, Suzanne et Josée. C'était la guerre, le ravitaillement alimentaire était d'actualité et la farine était de mauvaise qualité. Les matières premières étaient rares et l'approvisionnement en combustible était réglementé. Malgré tous ces aléas, Maria fit honneur à sa corporation à tel point que lorsque Adelin, dont la santé avait été ébranlée suite aux privations encourues dans les camps nazis, fut de retour, en 1943, il  retrouva, avec la joie que l'on comprend, sa famille mais aussi une boulangerie en pleine activité.

Et...ce fut avec une fierté non déguisée que Adelin reprit les rênes de la boulangerie et continua le travail effectué avec courage et abnégation pendant son absence qui avait duré trois ans.

A remarquer sur la photo : La forme des pains, le tamis pour bluter la farine et les deux tartes aux fruits.

A reconnaître sur la photo : Maria Baquet l'épouse de adelin, Maria Masson la tante d'Adelin, marie-Thérèse Calonne la soeur d'Adelin, Julie Marchal la maman d'Adelin, Jeanne Collin l'épouse d'alphonse Dewez, Marthe Dewez la maman de Lucienne Limet, la petite José la fille d'Adelin.

 

 

Ci-dessus, assis dans sa conduite à droite, le boulanger Adelin et dans les brancards, son cheval Gamin. Cet équipage était solidaire ; ensemble, ils effectuaient "la tournée de pains". Ils désservaient tous les clients du village mais encore ceux du quartier de la gare et du Hameau des Cinq Etoiles. Ce moyen de locomotion, Adelin l'employait aussi pour la livraison à domicile et...en sacs de 100kg, la farine, le froment et le maïs ; les issues de meunerie telle que le son et le remoulage faisaient itou partie du chargement.

Après plus de trente ans de présence au four, les époux Calonne-Baquet décidèrent de se retirer de la vie active. Nous étions en 1963 ; à cette époque le pain de 900gr coûtait 8 francs 25!!! C'est au n° 3 de la "Rouale" qu'ils avaient rêvé de vivre tous deux une retraite mille fois méritée! Hélas! déjà...le06/09/1980, Adelin décèdait, il était né le 24/01/1906.

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