DOUARD

Ils se marièrent à Liernu le 01/10/1904. Ils fêterent leurs noces d'or en 1954 et celles de diamant en 1964.

Il était né à Grand-Leez le 13/02/1881, il y est décédé le 10/01/1975

Son épouse Aurélie Hérion était née à Liernu le 25/10/1882, elle décéda à Grand-Leez le 24/04/1969. Edouard Rousseau, puisque c'est de lui qu'il s'agit, habitait une petite fermette à cheval sur la frontière entre Grand-Leez et Petit-Leez !

Douard comme tout le monde l'appelait était un joyeux drille d'approche facile et de verbe haut. Très jeune il avait été mis au travail. Comme tous les jeunes ménages d'alors, Douard et Aurélie avaient du aussi tirer le diable par la queue pour arriver à nouer les deux bouts. Tous deux trimèrent comme des sourds afin d'économiser franc par franc et recueillir la somme nécessaire à l'achat de leur fermette.

Celle-ci acquise, ils recommencèrent les privations en vue de se payer une vache. Avec le temps, Douard, fit fructifier son capital et se retrouva un jour, avec sur les bras, outre son travail quotidien, l'exploitation d'une petite entreprise. Sur l'entrefaite, sa compagnie Aurélie lui avit donné cinq enfants; il fallut nourrir toute ses bouches et les élever tous sans allocations familiales puisque à cette époque elles n'étaient pas d'actualité.

Sa culture, Douard la faisait avec l'aide d'un attelage de trois vaches laitières ; ce n'est qu'en 1940, qu'il se vit attribuer le renfort d'un petit cheval blanc. Aux gamins qui contemplaient " le p'tit blanc " il disait : " il est beau notre petit bidet c'est un fils du cheval de l'empereur Napoléon!!!.

Douard ! On aurait pu l'appeler " le roi des blagueurs ". Pour ceux qui n'ont pas eu le privilège de connaître ce plaisantin invétéré, il faut qu'ils sachent que toutes ses "couyonnades" sortaient de son imagination. Il mentait comme il respirait, ses "craques" avaient souvent comme sujet soit: Aurélie, ses chiens, ses coqs de combat ou dans un autre registre quand il était coureur à vélo, boxeur, catcheur, maquignon ou encore ses algarades légendaires avec l'imaginaire boucher de Tamines.

Bien souvent et cela marchait à chaque coup, en souriant, il énumérait à la cantonade tous les lieux où il était supposé avoir travaillé; en faisant une petite addition, notre conteur aurait du être centenaire!

Avec ses mimiques, il avait l'art de maintenir son auditoire en haleine, il sentait le moment opportun où il devait faire la grimace avec son nez ou bien celui d'éjecter son petit jet de jus extrait de son éternelle chique!

La plupart de ces fables nous les connaissions et malgré cet avantage, c'était toujours un régal pour nous de les entendre.

 

Dès faufes da Douard ès v'là trwès !!!

Celà se passait un jour d'hiver. On battait à la machine dans la grange de la ferme du château de Liroux. Douard faisait partie des ouvriers occupés pour ce pénible travail. A midi, la machine s'arrête et le personnel au complet se retrouve à la grande table. Au menu: soupe aux oignons, choux de Bruxelles, pdt et vitolets(boulettes). Pour Mme persin et pour créer l'ambiance, Douard en raconte "une" de circonstance ; sur sa lancée, une deuxième et puis tout en mangeant, il se déchaîne. Voyant l'appétit du conteur la fermière devient préoccupée car Douard avait trouvé une astuce!

Chaque fois, il terminait sa fable en disant cette formule : "que celui-ci me serve de poison si je ne dis pas la vérité " et joignant le geste à la parole, il enfilait un nouvea vitolet. Le fermier Jean Persin, qui gobait les paroles de son invité, avait vu sa femme blêmir et observa de plus près la situation. Le manège continuait Douard ne faiblissait pas, il en avait déjà enfourné quelques uns et son allure restait soutenue. Il en raconta une autre, une spéciale avait il annoncé, mais quand le moment de débiter sa formule magique arriva, il étendit son bras et...c'est alors que le patron en arrêtant son élan lui dit: puique celle-ci est une spéciale, hein!, Douard, empoisonne-toi une fois avec une bonne pomme de terre!

Douard passa une vieillesse heureuse, pourtant, il perdit un peu de sa verve quand son épouse décéda ; le ressort se détendit, Douard marqua le coup et plus jamais nous ne l'entendîmes raconter ses célèbres blagues ou "Aurélie en était l'héroïne"!

Entouré de l'affection de tous les siens, il fit un effort, surmonta sa pezne et frôla les nonanre-quatre ans. Il était père, aïeul, bisaïeul et trisaïeul plusieurs fois et pour eux tous, il était le "papa de Petit-Leez".

Douard était connu, par les vieux, sous le nom de "maëur de Petit-Leez" mais...sans l'écharpe! Pendant sa longue vie il oeuvra au profit de tous les siens, tout en ayant le bon goût de soigner son image ainsi que sa couronne tant convoitée de "roi des blagueurs".

Source Chez Nous

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