Le cambriolage du pesbytère de Grand-Leez (1987)

Minable dans l'éxécution, minable dans l'exploitation, c'est-ce qu'on retiendra du cambriolage commis au presbytère de Grand-Leez.

Ce presbytère, rappelons-le, est un bâtiment classé, datant du XVIIIè siècle, ancienne dépendance de l'abbaye de Floreffe.

On peut regretter que cette belle maison soit inocupée, mais un prêtre de l'équipe paroissiale de Gembloux, l'abbé Henri Defossé, curé de Sauvenière, y exerce une surveillance régulière.

C'est en arrivant au presbytère, le 25 novembre dernier, que ce prêtre constata que le presbytère avait été cambriolé et quelque peu saccagé, dans une période se situant entre le 22 et le 25 novembre.

Un premier inventaire permit de constater la disparition de quatre chandeliers anciens, d'une table ovale en chêne massif et de quatre panneaux de porte d'armoire murale.

Surtout, hélas, les visiteurs s'étaient laissés séduire par de ravissantes toiles peintes de style Louis XVI tapissant une de ces pièces. A l'aide d'une clé, ils avaient grossièrement découpé et emporté sept médaillons représentant des paysages en tons pastels.

Le hasard fit qu'un paroissien de Grand-Leez, passant à Bruxelles, aperçut à la vitrine d'un antiquaire plusieurs de ces médaillons qu'il connaissait. Le commerçant interrogé put démontrer sa bonne foi et il aida même à remonter la piste jusqu'au fournisseur. Il suffit pour celà de retourner au marché de brocante à Tongres où l'antiquaire avait fait cette affaire.

Bonne rencontre, ce 20 décembre, le fournisseur, Jean-Luc Vandegaer, 26 ans de Lonzée-Gembloux, était à son poste, essayant de revendre les chandeliers provenant du même vol. Ces chandeliers furent saisis et sont toujours au greffe de Tongres.

Vandegaer fut placé sous mandat d'arrêt par M. le juge d'instruction Guy Coméliau, de Namur ; il daigna reconnaître le vol des chandeliers et des médaillons de Grand-Leez. Mais il n'était pas seul dans l'expédition et son comparse, Daniel Hautphenne, né en 1959 , de Jambes, vient à son tour d'être écroué par le juge d'instruction namurois. Hautphenne est en aveux complets.

Le préjudice du vol de Grand-Leez est énorme. Ce vol des médaillons, ce n'était vraiment pas du travail d'artiste ; les toiles avaient été découpées sommairement, comme nous l'avons dit, et, pour pouvoir les placer dans des cadres, les vandales leur ont donné une forme ovale. Des parties sont donc irrémédiablement perdues et un travail de restauration coûterait très cher.

La table revendue à Bruxelles a été récupérée dans un établissement de la place du Jeu de Balle.

Hautphenne affirme que lorsqu'il apprit l'arrrestation de Vandegaer, il alla jeter dans la décharge de Ronet, à Namur, les quatres panneaux de teinte acajou de la porte d'armoire murale.

Hautphenne a été reconduit sur les lieux par les gendarmes mais on n'a pas retrouvé les panneaux. Il est vrai que la décharge de Ronet, reçoit quasi quotidiennement la visite de nombreux grapilleurs. Si l'un d'eux a retrouvé ces panneaux, il sait maintenant qu'il s'agit du butin d'un vol.

Il y autre chose. L'abbé Defossé a gardé le souvenir du vol d'une statue de St Roch, en juin 85, au presbytère de Grand-Leez. Cette statue du XVIIIè siècle ; on aurait pu la revendre 200.000F, estime le témoin.

A l'époque, Vandegaer et un autre homme étaient venus faire des relevés photographiques d'oeuvres d'art. Ils revinrent peu après, affirmant que les photos étaient ratées et qu'ils devaient recommencer leur travail. Quand ils furent repartis, on constata la disparition de la statue de St Roch.

La statue de St Roch

 

A l'époque, l'abbé Defossé signala les faits à la gendarmerie, mais celà n'eut pas de suite.

Vu les développements actuels de l'enquête, l'abbé Defossé attacherait grand prix à un nouvel effort en vue de retrouver cette statue. Dommage, répétons-le, qu'un bâtiment de la valeur de ce presbytère soit inoccupé et ne bénéficie que d'une protection intermittente.

Source : CNIII,288

ACCUEIL