LE CHATEAU FERME DE PETIT-LEEZ

 

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Le château de Petit-Leez présente toutes caractéristiques des manoirs anciens construits dans la région.Bâti au XVII° siècle, alors qu'on utilisait de grosses briques façonnées à la main, du mortier à la paille de seigle et du vieux chêne, il est resté en bon état, malgré la proximité des marais.Avec ses tours carrées, ses pierres de taille encadrant les portes et les fenêtres du corps de logis, ses clochetons d'agrément, il est admirablement proportionné. On raconte qu'un comte de Grimberghe s'y est pendu en 1603. Sa chapelle castrale est dédiée à sainte Madeleine.

Dans un ouvrage réalisé par Mr l'abbé Joseph Toussaint nous pouvons découvrir la description détaillée de cette ferme majestueuse. L'entrée principale s'effectue à l'angle Nord-Ouest, par un portail en pein cintre. Autour d'une cour rectangulaire s'élèvent des constructions des XVII°, XIX° et XX° s. L'imposant corps de logis occupe la partie méridionale. Son soubassement est construit en moellons de grès biseautés. Il possède deux ou trois niveaux. Au premier étage figurent les armes des comtes de Grimberghe et le millésime 1618. L'ensemble est flanqué de deux tours à cinq niveaux. On y décèle des traces de meurtrières. Les étables s'allongent du côté occidental. Elles présentent des portes en plein cintre et de petites baies à linteau droit. Elles sont flanquées de tours à deux étages, munies d'arquebusières. A l'Est, un portail secondaire possède un arc surbaissé, dont la clé montre le millésime 1673.

Le siècle dernier, cette ferme, propriété de la famille Gendebien fut exploitée successivement par les fermiers Heurion et Laubain. En 1929, Désiré Debilde, son épouse Constance Meuglet et leurs deux enfants s'installent dans la ferme du château. Leur fils Raymond et son épouse Yvonne Mélot continueront l'exploitation jusqu'en 1964, année où le baron Alex Gendebien vint s'établir sur le ferme.

Cette ferme, la plus importante de notre localité, occupa en permanence un nombreux personnel. Celui-ci, tant féminin que masculin, était généralement recruté dans les environs mêmes du siège de l'exploitation.

La réputation des chevaux des Debilde père et fils s'établit bien vite avec l'inscription au stud-book de toute une série de sujets destinés à l'amélioration constante du cheval de trait belge.

La qualité exceptionnelle de leurs puissantes juments rouannes et du performant géniteur que fut le renommé "Bloc des Sarts" fut jalousée par bien des éleveurs notoires !

Ce parc chevalin de qualité fut généreusement pillé par l'armée allemande au cours de la guerre 40-45. Avec l'arrivée de la mécanisation à outrance, cette richesse chevaline fut malheureusement délaissée. Etant dans l'obligation de quitter la ferme par l'arrivée sur les lieux d'un fils du propriétaire, Raymond Debilde, son épouse Marguerite Mélot et leurs trois enfants durent évacuer la ferme.

La vente publique par notaire, de la totalité du bétail et du matériel laitier et agricole eut lieu dans les dépendances du Château de Petit-Leez. Pour gouverne, ce fut la dernière "passée" organisée dans notre localité !

En 1964, sur les conseils de Etienne Roland, récemment sorti de L'Ecole d'Agriculture de Huy" et promu chef de culture chez le baron Alex Gendebien, les 160 ha de terres cultivables du Château de Petit-Leez subissent une sérieuse restructuration.

Dans cette ferme vouée à la culture céréalière et betteravière, les méthodes modernes sont d'application. Les murs extérieurs du corps de logis et des bâtiments annexes sont sablés et rejointoyés.

Les vastes silos et la fosse à fumier sont comblés, ils sont remplacés par des pelouses. Des parterres de fleurs multicolores égayent le paysage. 

Pourtant, en 1983, comme d'un coup de baguette magique la ferme du Château de Petit-Leez change de look ! Les bâtiments sont vidés de leur contenu, le matériel agricole disparaît et les terrains changent de main. En peu de temps, ce "Château-Ferme" se métarmorphose en restaurant de luxe.  Ce cadre grandiose verra défiler de nombreuses personnalités venues au goûter la quiétude et la qualité de la cuisine.

Pouratnt, en 1991, oh ! surprise, le vénérable château ferme son grand portail et est mis en vente...Les époux Dieleman-Lemmens, se portent acquéreurs du château et du domaine qui le ceinture.

Aujourd'hui, après certains aménagements, le Château de Petit-Leez et ses dépendances abritent une galerie dans laquelle vous pouvez admirer la Dieleman Collection où figurent les grands artistes du XIXè siècle, les animaliers d'hier et d'aujourd'hui, ainsi que les sculpteurs contemporains, classiques où modernes. C'est dans cet espace dédié à l'art sculptural que, depuis 1995, Léonard Dieleman a choisi de vivre et de partager sa passion.

Le Château de Petit-Leez s'avère être l'endroit idéal où les amateurs d'art de tous pays peuvent, dans la plus grande quiétude, parcourir un des plus larges éventails du monde de la sculpture. Les oeuvres monumentales y trouvent un cadre et une lumière qui révèlent leur véritable dimension. 

A proximité du château se dressaient jadis une grosse chapelle et une maison presbytérale. Dédié à Marie-Madeleine le sanctuaire, situé au lieu dit "Pré de la Chapelle" ou encore des "terres des bénéfices", voisinait avec la maison du prêtre. Le 4 mars 1725, Mgr Fernand Berlo marqua son accord pour araser les ruines de cet oratoire et de la cure.

P.S. Le "Pré de la Chapelle" se situe derrière la maison sise 102, rue de Petit-Leez.

( Source : CN601996,75 )

 

ARCHITECTURE

Château ferme en quadrilatère groupant autour d'une aire rect. des constructions en brique et pierre bleue des XVIIème, XIXème et XXème siècle. Profonde restauration exécutée avec sécheresse. Au S. important logis de style traditionnel daté au 1er étage, de 1618 par une dalle aux armes des comptes de Grimbherge. Construction à deux et trois niveaux sur soubassement biseautés en moellons de grès, flanquée de deux tours de cinq niveaux. Façade sur cour éclairée de fenêtres à traverses ou jadis à croisée, aux piedroits à queue de pierre sous arc de décharge en brique. Remaniements dans les percements aux XVIIIème et surtout XIXème s. Dans les tours, traces d'arquebusières. Corniches de bois et toitures récentes.

A dr. du logis et sur le côté O., mieux conservées, étables de la 1ère moit. du XVIIème s. percées de lourdes portes en plein cintre, qui interrompent la base de grès biseautée. Petites baies à linteau droit primitives ou du XXème s. Frises dentelées sous bâtières d'éternit. Flanquant les étables, tour massive à deux étages sur base biseautée, un peu postérieure(?). Rares fenêtres bouchées à linteau droit sur jambages à queue de pierre et arquebusières. Même frise sous bâtière d'éternit à croupes.

Côté N. et E. des XIXème et XXème s., excepté un portail secondaire à l'E.: piedroits chaînés et arc surbaissé daté à la clé de 1673 sous un écu muet. Entrée principale à l'angle N.O. par un portail en plein cintre.

 

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