LA FERME GATOT

La construction de cette ferme en carré, style brabançon débuta en 1753. Les fondations de ce vénérable édifice ont à la base une largeur d'un mètre. Les murs en briques rouges, façonnées à la main ont une épaisseur de soixante centimètres

 Ils seront chaulés quelques années plus tard.

Toutes les charpentes sont en chêne. A l'origine, clouées sur un plancher épais, les ardoises du pays préservaient le corps de logis et les dépendances de la pluie et des intempéries. Pour l'ensemble des bâtiments, vongt-quatre portes et trente-deux fen^tres sont dénombrées. La porte cochère en chêne, d'une hauteur de quatre mètres et une largeur de trois mètres cinquante est garnie d'une multitude de clous forgés à tête carrée. Elle pèse plus de trois cent kilos. La cour intérieure a une longueur de quarante mètres et une largeur de trente mètres.

Une seconde cour, plus petite sépare le corps de logis du fournil, elle voisine avec l'emplacement de l'ancienne gloriette où seule xiste encore un arbre magnifique dont l'âge est difficile à préciser. les bâtiments et les cours ont une superficie d'environ quarante ares.

Lors de l'invasion allemande en 1940, plusieurs obus tombèrent sur la ferme, les traces sont encores visibles principalement sur la porte d'entrée.

En 1756, la famille Dieudonné Nivaille vint s'établir sur la ferme. Vers les années 1790, ce fut Antoine Fresson qui en devint propriétaire et occupant. On ne possède pas tellement de renseignements sur ces deux familles sauf que, lors de la révolution française (1794-1815), Dieudonné Nivaille, maire de notre localité, afin de soustraire l'église paroissiale à la véhémence des sans-culotte, l'acheta pour y entreposer ses récoltes et son matériel agricole.

L'occupation française terminée, il s'empressa de restituer ce lieu sacré à l'Église. La construction de la chapelle de Notre-Dame des septs douleurs, située entre le cimetière et la ferme lui fut aussi attribuée.

Vers les années 1850, la ferme fut mise en vente. Elle devint la propriété de la baronne de Legillon épouse du comte Albert de Limburg Stérum, d'où son appellation " Ferme de Legillon". Sous l'impulsion de ce couple, la ferme prit bien vite de l'importance et la superficie cultivable dépassa les 50hectares

En 1879, les Soeurs de la Providence ce Champion, qui enseignaient leur savoir aux enfants de notre village furent chassées de l'école communale. Elles trouvèrent refuges à la ferme de Legillon où plusieurs pièces furent mises à leur disposition. Pendant cinq ans, grâce à la bienveillance de la baronne de Legillon, l'éducation des enfants de Grand-Leez fut rendue possible. (Le chartil, situé en dehors de l'enceinte de la ferme est toujours présent. C'est à cet endroit qu'il y a 110ans, les enseignants, en l'occurrence Louis Jaume enseigna l'abc aux garçons.)

Hébergées dans cette ferme, les Soeurs de la Providence, de même que les propriétaires et le personnel, pour se rendre aux offices religieux, empruntaient un raccourci spécialement tracé à leurs intentions. Celui-ci partait de la ferme, traversait la propriété située en face, longeait le mur d'enceinte du presbytère (côté Orneau) et débouchait rue de la Place par le passage situé entre les habitations de Marcel Malotaux et Frédéric Dawans.

En 1981, suite au décès de la comtesse de Limburg-Stérum la ferme fut mise en vente.

Joseph Gatot et son épouse Thérèse Lecocq, l'abbé Eugène Gatot et leur sœur Thérèse Gatot habitant à l'époque rue Warichet, en devinrent les propriétaires. Joseph Gatot et son épouse eurent deux fils et une fille. En 1918, ils achetèrent la ferme voisine appartenant à Jean Joseph Seront et à son épouse Octavie Petit. Elle sera exploitée par Georges, le fils cadet et son épouse Valentine Closset. Louis le fils aîné et son épouse Stéphanie Marchal continuèrent l'exploitation de la ferme Legillon tandis que la fille Marie épousera un ingénieur.

Par la suite, cette ferme que tant d'écoliers de Grand-Leez ont visitée et transcrit leurs impressions dans leur cahier de rédactions, sera exploitée par Francis et Jean, tous deux fils de Louis Gatot. Aujourd'hui, Jean Gatot et Nelly Dutilleux, veuve de Francis Gatot, veillent et entretiennent jalousement cet imposant patrimoine.

 

Source : CN71 

Architecture :

A l'E. du village, ensemble clôturé en brique et pierre chaulés, dont les bâtiments des XVII et XIXème s. sont disposés autour d'une cour rectangulaire. Entrée à l'E. par une porte cochère à linteau de chêne, située dans la partie ancienne de la ferme où subsistent le logis et le mur extérieur des étables. Corps d'habitation de style traditionnel brabançon, élevé en deux temps au XVIIème s. (2ème moit.?) : construction sur soubassement à cordon biseauté, cantonnée de chaînages et éclairée par quatre travées irrégulières de fenêtres jadis à croisée, sur piedroits chaînés.

Arquettes déchargeant les ouvertures dans la partie N. du logis. Vers la cour, porte moulurée en tore et traverse droite profilée. Baie d'imposte refaite au XIXème s. Fenêtres du rez-de-chaussée remaniées. Frise dentelée sur denticules et vers l'extérieur, en partie redentée, avec pierre d'angle. Bâtière d'éternit à coyau. Au S. de la ferme, fournil en moellons chaulés du début du XVIIIème s., percée de portes en plein cintre. Bâtière de tuiles.

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